Tebboune : “25.000 sociétés fictives importaient et saignaient le Trésor public”

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Devant les deux chambres du Parlement, réunies en congrès, lundi 25 décembre, au Palais des Nations, à Club des Pins, l’ouest d’Alger, le président Abdelmadjid Tebboune a fait un plaidoyer pour réduire les importations et encourager la production nationale.


Il a critiqué la gestion opaque des affaires économiques durant le règne de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika (1999-2019). “25.000 sociétés fictives importaient et saignaient le Trésor public.  Nous nous sommes débarrassés de ce cauchemar”, a-t-il dit.  


“En 2017, des déclarations politiciennes prétendaient qu’il n’y avait plus d’argent dans les caisses, que les salaires n’allaient pas être versés et qu’il fallait affamer le chien pour qu’il suive. A cette date, les réserves de change étaient de 42 milliards de dollars. A une certaine époque, l’Algérie avait importé en valeur 60 milliards de dollars. Donc, tout le monde prévoyait la banqueroute et le recours à l’endettement”, a ajouté le chef de l’Etat.


Tebboune faisait allusion à des déclarations faites par Ahmed Ouyahia, alors Premier ministre, en septembre 2017. “Il faut être franc en disant que d’ici novembre (2017), sans financement non conventionnel, toute l’économie algérienne s’arrêtera brutalement.  Sans intervention de la Banque centrale, l’État ne pourra plus payer les salaires”, avait-il déclaré suscitant des inquiétudes.


“J’étais membre d’un gouvernement qui a eu recours à l’endettement extérieur. On versait l’huile sur le feu et on privait le citoyen de ses droits (…) Le choix aujourd’hui est d’éviter l’endettement en maîtrisant la gestion des ressources du pays. On n’importe pas des produits dont nous n’avons pas besoin. Nous remplaçons l’importation par la production nationale”, a-t-il souligné.


“On tuait la production nationale pour permettre à certains d’importer”

Il a souligné que la politique des importations actuelle n’a pas privé les citoyens de certains produits “malgré les nouvelles tentatives de créer des pénuries”.  “Si les pillards s’éloignaient d’elle, l’Algérie ira loin. C’est un pays riche. Notre économie se renforce. Nos réserves de change dépassent actuellement les 70 milliards de dollars. A l’époque (celle d’Ahmed Ouyahia), le déficit (de la balance des paiement) commençait alors que le prix du baril du pétrole était de 140 dollars. Sur 140 dollars, 80 étaient transférés à l’étranger. Si je devais parler de tous les trous qui existaient dans l’économie nationale, je resterai avec vous jusqu’à demain. C’est terrible. On tuait la production nationale pour permettre à certains d’importer. Des importations dont l’objectif était de détruire le pays. On avait pris des mesures pour que le paiement se fasse avant la réception de la marchandise. Jusqu’à 2021, nous recevions des containers remplis de cailloux et des poubelles d’ordures ménagères”, a regretté le chef de l’Etat.


Il a estimé que Haut conseil de régulation des importations va suivre le mouvement d’achat en extérieur, selon les capacités locales de production, en usant d’outils numériques pour avoir l’information en temps réel.


Selon le chef de l’Etat, le complexe de pneumatique de Sétif a été victime d’un blocus pour favoriser l’importation des pneus. “Nous sommes en négociation avec FIAT pour qu’il utilise le pneu algérien. Nous devons également produire une grande partie des pièces de rechange ici, sinon, on ne parle pas d’industrie mécanique. Le montage (de véhicules) signifie importations (…) Pour la fabrication des réfrigérateurs, le taux d’intégration doit être de 70 %”, a-t-il dit.


“Aujourd’hui, le produit algérien est demandé en Afrique”

Tebboune a évoqué l’ouverture de nouvelles lignes aériennes, dont une vers Addis Abeba, en Ethiopie, pour éviter le passage par l’Europe pour rejoindre l’Afrique. “Aujourd’hui, des navires algériens assurent des liaisons avec le Sénégal, la Mauritanie et l’Italie. Nous avons créé des expositions permanentes dans certains pays.

Aujourd’hui, le produit algérien est demandé en Afrique”, a-t-il noté. Il a relevé qu’un pays comme l’Algérie, qui produit 250.000 diplômés universitaires par an, ne peut continuer à importer tout et n’importe quoi. “Donnez seulement l’occasion aux milliers d’ingénieurs que nous avons. Nous avons provoqué une concurrence entre Algériens pour savoir qui peut créer plus que l’autre en termes de produits exportés “, a-t-il précisé.


Tebboune a parlé des projets structurants dans les domaines des mines pour “valoriser les ressources minières du pays et diversifier les exportations et faire tourner la roue du développement dans les zones concernées”.


Il a rappelé que des mines comme celles de Gara Djebilet existaient depuis l’indépendance du pays. “On est resté accroché au gaz et au pétrole. Nous avons plusieurs mines dont la valeur est presque équivalente des hydrocarbures. Gara Djebilet est le deuxième ou troisième réserves de fer au monde alors que nous importons du fer. La production actuelle de la mine de Djebel el onk ne suffit pas. Jusqu’à 2016, nous importions le fer. Aujourd’hui, nous exportons ce minerai. Nous produisons annuellement près de 5 millions de tonnes. C’est la preuve que la détermination et l’esprit patriotique remplacent l’argent. Nous aspirons à exporter 5 millions de tonnes de fer l’année prochaine”, a-t-il annoncé.


L’Algérie consommait, selon le chef de l’Etat, près de 23 millions de ciments en 2016. “A l’époque, nous importions près de 3 millions de tonnes. Aujourd’hui, la production nationale actuelle de clinker (constituant du ciment) est de 40 millions de tonnes. Une production qui  a doublé. Nous sommes les premiers en Afrique à approvisionner l’Europe en ce produit. Notre pays fait des pas de géant en matière d’industrie et d’exportation. Et quand je parle d’exportation, j’évoque la production nationale qui a été mise de côté au profit de l’importation. L’importation équivaut surfacturation”, a souligné le chef de l’Etat.


L’Algérie aspire à devenir le premier producteur de phosphate au monde

Pendant 30 à 40 ans, l’Algérie n’a pas pu exporter plus de 1,8 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures. En 2022, nous avons atteint 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Cela veut dire entrée en production de plusieurs usines. Des usines qui ont créé de la richesse et des postes d’emploi et fait entrer des devises au pays”, a-t-il dit.


Il a indiqué que l’Algérie aspire à devenir le premier producteur de phosphate au monde, une fois que la mine de Bled El Hadba (Tébessa)  passe à la vitesse maximale de production. “J’ai donné des instructions aux responsables de toutes les mines pour interdire l’exportation des minerais à l’état brut. Ces minerais doivent être transformés. La transformation apporte une valeur ajoutée et crée des postes d’emploi. Jusqu’à 2021, nous importions de l’essence. J’ai interdit cette importation. Aujourd’hui, nous produisons et exportons de l’essence. Nous allons construire une nouvelle raffinerie pour éviter d’exporter le pétrole à l’état brut”, a-t-il relevé.

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