L’Union africaine prépare un sommet particulièrement difficile

1
L'Union africaine prépare un sommet particulièrement difficile
Google Actualites 24H Algerie

Le prochain sommet de l’Union africaine (UA), qui célèbre ses vingt ans,  aura lieu les 5 et 6 février 2022 à Addis Abeba, en Ethiopie. L’ordre du jour s’annonce chargé au moment où le continent connaît des coups d’Etat militaires et des incertitudes politiques et économiques.


La 40ème session du Conseil exécutif de l’UA se tient actuellement dans la capitale éthiopienne, en présence du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, pour préparer le sommet. Lors de la séance d’ouverture, ce mercredi 2 février, les questions économiques, sécuritaires et politiques ont été abordées ainsi que “les perspectives de renforcement des mécanismes d’action africaine commune”.


“Les ministres africains devraient discuter d’un certain nombre de rapports et d’activités liés à la situation de paix et de sécurité sur le continent et aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063, ainsi que des moyens de réduire les multiples impacts de la pandémie de Covid-19 et d’activer le Centre africain de contrôle, de prévention et de prévention des maladies (CDC), ainsi qu’un certain nombre de rapports sur la réforme structurelle de la Commission de l’Union africaine”, précise le ministère des Affaires étrangères algérien dans un communiqué.


Multiplication des coups d’Etats militaires


Le sommet des chefs d’Etats et de gouvernement paraît compliqué cette fois-ci en raison de la multiplication des coups d’Etats militaires ces deux dernières années.


Les pouvoirs en place ont été reversés au Soudan, au Tchad, au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Mardi 1 février, Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée Bissau, a échappé de justesse à un coup de force. “Depuis que j’ai été élu président de la République, je défends deux choses: la lutte contre la corruption et le narcotrafic”, a déclaré le président Embalo liant la tentative de coup d’Etat à cela.

 
La sécurité sera également à l’ordre du jour à l’heure du sommet au moment où le Mali est entré en crise diplomatique inédite avec la France, ancienne puissance coloniale, sur la présence des militaires français sur le territoire malien. Une présence jugée inefficace par Bamako qui exige la révision des accords de défense avec Paris et qui fait appel à d’autres partenariats avec la Russie, notamment. La présence du groupe privé russe Wagner, à la demande des autorités de transition, au Mali est dénoncée par la France et ses partenaires de l’Union européenne, inquiets par l’intérêt de la Russie pour la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.


La Chine sollicitée au Sahel ?


L’insécurité et la présence de plus en plus importante des groupes armés, suréquipés, agiles et “invisibles” dans le Sahel, ont “justifié” le coup d’Etat militaire au Burkina Faso contre le président Marc Christian Kaboré, accusé de n’avoir pas fourni tous les moyens à l’armée pour contrer l’action terroriste.


Lors du sommet Chine-Afrique, en novembre 2021, le Sénégal, qui va assurer la présidence tournante de l’UA, a demandé à Pékin un soutien pour la lutte contre le terrorisme au Sahel.


“Nous voudrions que la voix de la Chine, compte tenu de son influence, soit une voix forte pour soutenir le Sénégal et tous les pays engagés dans le problème de l’insécurité au Sahel”, a déclaré Aissata Tall Sall, ministre sénégalaise des Affaires étrangères.


Les dirigeants africains doivent également débattre du rôle de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), vivement critiquée, y compris lors de manifestations de rue, pour ses sanctions, jugées sévères, contre le Mali.


Bamako a ouvertement accusé la Cédéao d’être sous “influence” française n’écartant pas la possibilité d’un retrait de cette organisation.


Dossiers brûlants


La situation en Libye, l’incertitude en Somalie, la guerre larvée dans le Tigré en Ethiopie, le conflit autour du partage des eaux du Nil du barrage d’Ennahdha, opposant l’Egypte et le Soudan à l’Ethiopie, et l’accréditation d’Israël en tant que “membre observateur” de l’UA sont les dossiers brûlants à traiter lors du sommet du 5 février.


L’Algérie et l’Afrique du Sud, pour rappel, se sont opposés à l’accréditation d’Israël en tant que membre observateur de l’UA.


Ramtane Lamamra a abordé cette question ainsi que d’autres avec ses homologues avec qui il a eu des entretiens à Addis Abeba. Il s’agit des ministres des Affaires étrangères de Libye, d’Afrique du Sud, d’Angola, du Togo, du Tchad, d’Ouganda et de Djibouti.


Lamamra évoque “les projets structurants” soutenus par l’Algérie


En marge des travaux du Conseil Exécutif de l’UA, le chef de la diplomatie algérienne a participé, ce mercredi 2 février, en tant que représentant du Président Abdelmadjid Tebboune, aux travaux du 39ème sommet du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de gouvernement du NEPAD, tenu par visio-conférence.  


“Outre l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des programmes de développement régionaux, notamment l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, cette rencontre a fourni l’occasion d’arrêter les priorités de développement pour l’année prochaine et d’examiner les perspectives de renforcement de la résilience de l’Afrique face à la crise sanitaire de la Covid-19”, est-il précisé dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.


Ramtane Lamamra a rappelé la contribution de l’Algérie dans la promotion et l’accélération de l’intégration économique régionale “à travers la réalisation de projets structurants à portée continentale à l’instar de la Route Transsaharienne, la Dorsale optique reliant l’Algérie, le Niger et Nigeria ainsi que le Gazoduc Transsaharien reliant le Nigeria à l’Algérie”.


Le sommet du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de gouvernement du Nepad a procédé à la désignation de l’éthiopienne Nardos Bekele-Thomas nouveau secrétaire exécutif de l’Auda-Nepad (Agence de planification et de coordination de l’Agence de développement de l’Union africaine) en remplacement du nigérien Ibrahim Assane Mayaki qui a dirigé l’agence depuis 2009.


La candidature de Nardos Bekele-Thomas  a été soutenue par l’Algérie. Le mandat du président rwandais Paul Kagame à la tête du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de gouvernement en charge du NEPAD, a été prorogé d’un an par acclamation “avec le soutien de l’Algérie”. 

Article précédentDécès de Abdelhamid Zouba, ancien joueur de l’équipe de football du FLN
Article suivantProduits pharmaceutiques : des exportations à hauteur de 50 millions d’euros en 2022 selon Lotfi Benbahmed

1 commentaire

  1. Il faudrait comprendre que les pays ayant subit , en majorité, des coups d’état ou des tentatives ne sont que les anciennes colonies françaises. Comprendre par là que ces pays continuent à fonctionner selon les règles léguées par la France coloniale . Il en est aussi des pays africains dont l’hymne national est entonné en français. Ce qui dénote que le lien ambylical , avec la France, n’a jamais été coupé. De plus , la majorité des pays anglophones est plus développée que ces pays francophones.
    Que faut retenir de ce constat ? La France soutient d’une manière ou d’une autre les dictatures de ces pays dont le système démocratiques ne sont que des leurres.
    Aujourd’hui , il est un problème au sein de l’UA, nombre de pays soutiennent et entretiennent des relations avec Israël , c’est le plus gros problème à débattre en Éthiopie , pays qui entretient des relations avec l’entité sioniste.
    Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé à renforcer la coopération sécuritaire avec l’Ethiopie, pays stratégique de la Corne de l’Afrique, lors d’une rencontre à Jérusalem avec son homologue Abiy Ahmed. « Nous pensons que nous pouvons partager nos expériences, du fait que malheureusement nous avons besoin de nous protéger », a déclaré M. Netanyahu au premier ministre éthiopien, saluant son hôte comme « l’un des dirigeants les plus importants et influents d’Afrique », NO COMMENT.

Laisser un commentaire