La française Annie Ernaux, un 17e Nobel pour la littérature au féminin

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La française Annie Ernaux, un 17e Nobel pour la littérature au féminin
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La française Annie Ernaux a obtenu le prix Nobel de littérature. Elle est dix-septième femme à recevoir ce prix depuis 1901 et la première française à le décrocher.
“Le prix Nobel de littérature est attribué à l’auteur française Annie Ernaux pour le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle”, a déclaré Mats Malm, secrétaire permanent de l’Académie suédoise du Nobel, ce jeudi 6 octobre 2022.


Annie Ernaux, 82 ans, agrégée de lettres modernes, a débuté sa carrière littérature au milieu des années 1970 avec la publication d’un première roman, “Les armoires vides”, suivi d’une vingtaine d’autres romans et récits dont “Ce qu’ils disent ou rien” (1977), “La femme gelée” (1981), “La place” (1983), “Passion simple” (1992), “La honte” (1997), “L’Occupation” (2002), “Les années” (2008),  “Regarde les lumières de mon amour” (2014) et “Le jeune homme” (2022). Son œuvre est souvent autobiographique.


Ses oeuvres ont été adaptées une quinzaine de fois au théâtre entre 2002 et 2018 pour notamment “La femme gelée”, “Passion simple”, “L’évènement” et “l’autre fille”.  En 2020, Danielle Arbid a adapté au cinéma le roman “Passion simple”, un histoire d’amour entre une française et un russe. 


“La vraie littérature” ?

En France, Annie Ernaux est parfois attaquée par la critique littéraire qui la considère comme une auteure “racoleuse” ou “une écrivaine officielle”. En 2012, elle a été critiquée par des écrivains et des universitaires proches de la droite populiste après avoir qualifié de “pamphlet fasciste”, un livre de l’écrivain français Richard Millet,  “Langue fantôme suivi d’Eloge littéraire d’Anders Breivik.


“J’ai lu le dernier pamphlet de Richard Millet, “Langue fantôme”, suivi d’Eloge littéraire d’Anders Breivik (P.-G. de Roux) dans un mélange croissant de colère, de dégoût et d’effroi. Celui de lire sous la plume d’un écrivain, éditeur chez Gallimard, des propos qui exsudent le mépris de l’humanité et font l’apologie de la violence au prétexte d’examiner, sous le seul angle de leur beauté littéraire, les “actes” de celui qui a tué froidement, en 2011, 77 personnes en Norvège. Des propos que je n’avais lus jusqu’ici qu’au passé, chez des écrivains des années 1930″, a-t-elle écrit dans une contribution publiée par le journal Le Monde.


Elle a dénoncé le fait que Richard Millet ait écrit que la vraie littérature serait morte à cause du “repeuplement de l’Europe par des populations dont la culture est la plus étrangère à la nôtre”. Un discours habituel de la droite nationaliste européenne.
Anders Breivik, un extrémiste de droite, a provoqué la mort de 77 personnes à Oslo et à Utoya, en Norvège, en juillet 2011. 


“Reconstituer le temps”

Annie Ernaux a rejeté, lors d’un entretien accordé à l’Obs, l’idée que ses œuvres relèvent de “l’autofiction” ou de “la nostalgie”.
“Mon moyen de reconstituer le temps, c’est de retrouver des images qui ne sont pas seulement les miennes mais qui replongent dans une époque, dans les années 1960, le regard sur la sexualité, les filles-mères, la honte, l’avortement…Il s’agit de reparcourir tout cela à travers des images et des choses entendues parce que les noms on les oublie et le langage se modifie sans cesse. C’était ma façon d’écrire et de me souvenir, ce n’est pas un introspection(…) On ne peut se saisir qu’à travers des relations aux choses et aux êtres, à travers des liens qu’on au monde”, a-t-elle expliqué en 2009.


“Annie Ernaux  est attentive aussi bien aux grandes problématiques sociales – différence de classes, distinction socioculturelle, revendications féminines… – qu’aux catégories que l’art ou la pensée ont récemment portées à l’avant-scène – questions de la mémoire et du quotidien, de l’héritage et de la filiation. Profondément impliquée dans la discussion de phénomènes littéraires aussi décisifs que le retour du sujet et de l’autofiction, elle participe aux débats que la littérature entretient désormais avec les sciences humaines”, a souligné le critique Dominique Viart dans un ouvrage consacré à la romancière.


Annie Ernaux  obtenu plusieurs distinctions en France dont le prix Renaudot pour le roman “La place” en 1984 et le Prix Marguerite-Yourcenar en 2017 pour l’ensemble de sa carrière.


Avec 16 distinctions, la France est le pays qui a le plus obtenu de prix Nobel de Littérature en 120 ans, suivi des Etats Unis (13), du Royaume Uni (11), de l’Allemagne (8), de la Suède (6), l’Espagne (6), l’Italie (6), la Pologne (5) et l’Irlande (4).
Patrick Modiano est le dernier auteur français à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature, en 2014, alors que le tanzanien Abdulrazak Gurnah a décroche la prestigieuse distinction en 2021.

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