Attaque de Paris: l’Algérien traité en “suspect n°2” était … un héros

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Traité en suspect n°2, l'Algérien était en fait un courageux qui a poursuivi l'agresseur (dr)
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Algérien, titulaire d’une carte de résidence, Youssef, avait de bonnes raisons de garder ses distances lors de l’attaque au hachoir qui s’est déroulée vendredi, à Paris, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo qui a fait deux blessés graves, pourtant il a fait tout le contraire en se lançant spontanément à la poursuite de l’agresseur. 

Un geste héroïque qui, du fait de sa nationalité et de sa religion musulmane présumée, l’a transformé en “ deuxième suspect”, menotté, conduit en garde à vue.  « Je voulais être un héros et je me suis retrouvé derrière les barreaux. » a-t-il déclaré à un journaliste du Monde qui l’a rencontré, samedi, après sa libération sans aucune charge, en présence de son avocate, Me Lucie Simon.

Vendredi à midi, Youssef, la trentaine, est en train de garer sa voiture quand il a entendu les cris d’une femme. Il sort de la voiture, voit un homme qui court vers le métro, pense qu’il s’agit d’un agresseur et se met à lui courir derrière.  Il le suit jusqu’au métro Richard-Lenoir, mais il se retrouve en face de l’agresseur, de l’autre côté. Il joue au flic, le somme de “rester-là” et repart du bon côté. Youssef lui demande ce qu’il a fait, l’autre lui sort un cutter.  

Traité comme un terroriste

L’homme s’enfuit, mais pour Youssef, cela va être l’enchaînement qui le conduit vers la garde-à-vue et la réputation médiatique d’être le “deuxième suspect”.  Les policiers lui disent de “dégager”, on le soumet à la fouille. Mais comme Youssef a été vu dans les caméras de surveillance en train de parler à l’assaillant, sa photo circule, il est embarqué. Il est menotté, on lui notifie sa garde à vue. Puis viennent les éléments de la BRI ( brigade de recherche et d’intervention) qui était les “plus violents” et qui demandaient si les “journalistes sont là” pour montrer qu’ils avaient arrêté quelqu’un. 

Youssef passe par la PJ, il a fini par être libéré dans la nuit de vendredi à samedi, avec une frayeur rétrospective: et s’ils n’avaient pas arrêté l’assaillant, que se serait-il passé? Son avocate estime que même si toutes les précautions doivent être de mise dans ce genre d’affaire, rien ne justifie que Youssef soit placé en garde à vue alors qu’il aurait pu être entendu comme simple témoin.  “On traite un jeune homme au comportement héroïque comme un terroriste, on le cagoule, on le menotte »

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