Hadja Fanta Diabaté, chanteuse malienne: “Les griots ont sauvegardé l’originalité de la culture africaine”

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Hadja Fanta Diabaté, chanteuse malienne:
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Hadja Fanta Diabaté est chanteuse, musicienne et compositrice malienne. “Sabaly” est son premier album, sorti en 2018.  Au Mali, elle est surnommée “la reine du rock”. Sa musique est d’abord mandingue nourrie de sonorités jazz, blues et rock. 

Hadja Fanta Diabaté  travaille dans les écoles primaires pour promouvoir l’étude de la musique traditionnelle malinké. Elle est active dans le mouvement associatif malien en faveur de la protection de l’environnement. Hadja Fanta Diabaté  participe avec d’autres artistes à la résidence “OneBeat Sahara” qui se poursuit à Alger jusqu’au 13 mars après une première session à Taghit (Béchar). La résidence est organisée par l’ambassade des Etats Unis à Alger et le ministère de la Culture et des Arts.


24H Algérie: Qu’en pensez-vous de cette résidence artistique qui rassemble des artistes africains et américains en Algérie pour la première fois sous cette forme?

Hadja Fanta Diabaté: Mettre les artistes à l’épreuve ensemble dans une résidence pour une création musicale rapide est une excellente idée. On peut obtenir de bons résultats en se rassemblant et en travaillant d’une manière collective. En fait, tout tourne autour du partage. Le style musical développé durant “OneBeat Sahara” est collectif et c’est que nous avons présenté au public lors du concert de Taghit ( à Zaouia Tahtania à côté de la station de gravures rupestres) avec la participation d’artistes américains, algériens, marocains et moi même. Chacun a apporté sa petite touche. C’est un voyage de rythme en rythme.


Il y a tout de même des ressemblances entre ces rythmes et ces mélodies. Rythmes et mélodies africains…


Hadja Fanta Diabaté: La musique est universelle. D’une part ou d’une autre, il y a des cordes qui se relient et qui se croisent. Ici, je ne me suis pas trop dépaysée, à part ce côté électro que je ne connais pas, représenté par certains artistes présents à la résidence. Cela m’a un peu déboussolé.


Vous êtes dans quel style musical?


Hadja Fanta Diabaté: Je fais un peu de tout. Je suis polyvalente. Je joue de la guitare et mon style est mandingue. C’est un style qui se joue dans la gamme normale. On trouve un peu de jazz dedans. Il est différent des gammes pentatoniques (échelles musicales constituées de cinq notes). J’apprends toujours le jeu de la guitare. Ma carrière a commencé en 2016. Je viens donc à peine de commencer la musique. Et J’arrive à faire des compositions et à accompagner tout cela avec ma guitare.


Et vous vous êtes lancés un défi, parait-il ?


Hadja Fanta Diabaté: Oui, c’est celui d’être soliste. Je continue d’apprendre toute seule. J’ai lu un livre : “la guitare pour les nuls”. Et je suis des cours sur internet à travers des vidéos notamment sur YouTube. Des amis musiciens maliens m’aident aussi à mieux maitriser l’instrument. Pour l’instant, je n’ai pas encore fait de formation musicale.  


Ecrivez-vous même vos chansons ?


Hadja Fanta Diabaté: Oui. J’ai déjà un album et je travaille sur un deuxième en collaboration avec un producteur italien. Mon père m’a donné un conseil : être positive dans tout ce que je dis et ne pas chanter n’importe quoi. Les paroles doivent être sensées. Je viens d’une lignée de griots, continuer la tradition orale, expliquer l’histoire…J’ai animé des concerts au Mali, au Burkina Faso, en Guinée-Conakry, à Haïti et en France. Comme je suis en début de ma carrière, je souhaite tomber sur de bonnes personnes pour avancer dans ma carrière professionnelle.


La tradition griot traverse les frontières en Afrique, toujours présente malgré ce qui est appelée “la world music”…


Hadja Fanta Diabaté: Parce que c’est une vieille culture qui est la base de tout ce qu’on fait aujourd’hui. Les griots ont sauvegardé l’originalité de la culture africaine de bouche à oreille. On ne pouvait pas écrire, donc, il fallait garder, mémoriser, expliquer aux enfants qui, eux mêmes, vont transmettre à leurs enfants…Cette culture ne peut pas s’arrêter. On se retrouve dedans.


Au Mali, quelles sont les tendances musicales dominantes ?


Hadja Fanta Diabaté: Actuellement, c’est l’afrobeat et le rap qui dominent. C’est très écouté par les jeunes. En dépit de cela, la tradition musicale est présente. Je ne suis pas dans cette tendance. Comme je suis auteure-compositeur, c’est une chance. je veux développer et imposer mon propre style pour que les autres suivent. J’ai envie d’être moi même…Les griots sont toujours là. Ce qu’ils font ne disparait pas, contrairement à certaines tendances musicales.


Avez-vous une idée sur la musique algérienne


Hadja Fanta Diabaté: Depuis que je suis en Algérie, à la faveur de cette résidence, j’ai appris plein de choses sur cette musique, surtout les rythmes et les tempos. J’aime bien. Nazim Bakour (musicien algérien présent également lors de la résidence) va m’apprendre des éléments de la musique algérienne.

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