Le Président Abdelmadjid Tebboune a déclaré, dimanche 19 juillet 2020 au soir, que l’Algérie travaillera avec tous les pays amis pour le développement de son économie. « Il y a des pays amis mais faut savoir qu’aujourd’hui rien n’est gratuit (may dich fik el khir fi sabil Allah). Il offre un sou pour avoir en contrepartie un sou et demi. Il existe des pays qui n’ont pas d’arrière pensées. Des pays forts sur le plan économique qui nous accompagnent. Ils y trouvent leur intérêt sur le plan commercial ou d’investissement pour le futur. Il y a aussi un désir politique de coopérer. Je me suis interdit d’hypothéquer la souveraineté nationale. Aussi, nous n’irons pas à l’endettement extérieur ni à la création monétaire », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse diffusée par les télévisions.
Il a estimé que la planche à billets crée l’inflation et l’endettement affaibli la posture extérieure de l’Etat. Parlant de la coopération internationale, il a annoncé que l’Algérie a l’ambition de construire une ligne ferroviaire vers Niamey(Niger) et Gao (Mali). «Le rail a beaucoup d’avantages, crée la vie sur sa route avec la construction de gares et de villes. Cela permet de relier les autres économie avec la nôtre dans un cadre complémentaire. C’est un grand chantier qui exige des milliards de dollars, mais nous allons trouver les partenaires qui vont nous accompagner. Ils peuvent participer à l’exploitation de la mine de Gara Djebilet(mine de fer située à Tindouf). Les pays amis qui peuvent nous accompagner sont nombreux», a-t-il dit avant d’ajouter : «Pour ce qui est de la France, ce pays n’a pas été exclu. Mais, nous devons d’abord récupérer notre mémoire».
Reconnaître les crimes coloniaux
Selon le chef de l’Etat, la France doit reconnaître les crimes coloniaux commis en Algérie. «Nous pouvons travailler égal à égal, intérêt contre intérêt. Vous ne prendrez aucun sou dans lequel, il n’ y a que votre intérêt. C’est fini. Et, je ne vous donnerai pas quelque chose où il n’y a pas notre intérêt», a-t-il ajouté.
Selon Tebboune, Abdelmadjid Chikhi, désigné comme interlocuteur algérien de l’historien français Benjamin Stora sur les questions de la mémoire commune, connaît parfaitement la question des archives. «Nous nous sommes entendus avec le président français Emmanuel Macron à propos de la Mémoire pour travailler d’une manière ordinaire. Personne ne peut cacher un crime. Nous voulons la restitution des archives du pays et la mémoire. Les choses sont presque claires, sans crispation politique et sans exploitation politicienne», a souligné le président de la République.