Lalla Badi, la « mère spirituelle » des Touaregs, n’est plus

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Lalla Badi, la "mère spirituelle" des Touaregs, n'est plus
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La musique touarègue est en deuil : Lalla Badi, surnommée la « mère spirituelle » des Touaregs, s’est éteinte à l’âge de 88 ans, laissant derrière elle un héritage artistique et culturel inestimable. Figure emblématique de la musique targuie, elle était considérée comme une pionnière, ayant su conjuguer tradition et innovation pour faire rayonner la culture touarègue bien au-delà des dunes du Sahara.

Originaire de la région de Tinarawen, Lalla Badi a marqué des générations par ses chansons empreintes de poésie et de spiritualité. Ses mélodies, ancrées dans le répertoire traditionnel, ont su intégrer des influences contemporaines, notamment à travers sa participation à des groupes renommés comme Tinariwen ou Tikoubaouine. Ces collaborations ont permis de faire connaître la richesse musicale touarègue à un public international, tout en préservant son authenticité.

Lalla Badi ne se contentait pas de chanter : elle incarnait un rôle de courroie de transmission de la mémoire. Ses chansons, souvent interprétées en tamasheq, évoquaient la vie nomade, les luttes du peuple touareg, mais aussi l’amour et la résilience. À Paris, où elle s’était produite à plusieurs reprises, elle avait conquis un public fervent, notamment lors de concerts mémorables à l’Institut du monde arabe. Elle y avait partagé la scène avec des artistes de renom, dont sa fille Lalla Salem, qui perpétue aujourd’hui son legs artistique.

Au-delà de la musique, Lalla Badi était une femme engagée. Toute sa vie, elle a œuvré pour la sauvegarde de la culture touarègue, menacée par les bouleversements politiques et sociaux dans la région saharienne. Son combat s’est également traduit par son implication auprès de l’Office du Parc national culturel de l’Ahaggar, où elle a contribué à la préservation du patrimoine immatériel touareg.

Avec sa disparition, c’est une voix unique qui s’éteint, mais son influence perdurera à travers les générations qu’elle a inspirées. Lalla Badi restera à jamais une icône, celle qui a su faire chanter le désert et porter la voix des Touaregs aux quatre coins du monde.

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