Le visible et l’invisible chez Fella Tamzali

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Le visible et l’invisible chez Fella Tamzali
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Fella Tamzali expose à la galerie Rhizome son oeuvre « Hide and seek » ( en français, cache cache ).

Fella Tamzali a débuté sa carrière artistique en se dirigeant vers l’architecture, puis elle intègre l’école des Beaux arts d’Alger et obtient son diplôme en 2013 . L’artiste fait le choix de la figuration qui, à ses yeux, est un sujet important  dans le contexte de l’Algérie contemporaine .

Pour Fella Tamzali «  Cest principalement la question du sens et de la nécessité dune peinture qui ne renie pas les codes visuels du spectateur local, pour contribuer au débat en cours dans ma société, qui mentraine à développer une figuration qui sappuie sur le geste comme langage du corps pour une peinture qui cherche à être éloquente .

Dans l’histoire de l’art, l’art figuratif est une représentation du visible, une interprétation du monde du monde réel .

Cependant ce n’est pas le chemin que prend Fella Tamzali dans cette oeuvre qui, pour ma part me renvoie à celle de Magritte intitulée « tout ce qui est visible cache quelque chose d’invisible «  où l’on y voit un cheval majestueux déambuler dans une forêt mystérieuse .

Le tableau « Hide and seek » se déploie en triptyque, comme une scène de film en cinémascope . La forêt structure le paysage, le ciel est bleu outremer légèrement éclairci, couleur souvent présente dans la palette de l’artiste . Les arbres sont droits, presque hiératiques là où les personnages sont courbés par la peur, l’effroi, la honte .

Mais quelle est cette honte provoquée par le regard inquisiteur de celui qui illumine la scène, la juge ?  La violence est là et c’est celui porte la lumière qui la symbolise : il révèle ce qui ne peut être visible dans une société corsetée – corps- se tait . Car il s’agit bien de cela, comme l’a écrit Sarah Haidar dans son trés bel article dans le Soir d’Algérie « le corps comme abysse » .

Chacun voit de quelle scène il s’agit, chacun comprend, utilise la métaphore pour en parler comme Fella Tamzali pour la peindre . La magie de ce tableau est dans le silence qu’il impose à celle ou celui qui regarde .

Myriam Kendsi

Critique d’art, artiste peintre

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