Dans l’enceinte de l’USTHB à Alger, le Professeur Otte Marinus, expert mondial en environnement, a insisté jeudi sur la nécessité pressante d’une protection “adéquate” des zones humides à l’échelle mondiale. Il a souligné la responsabilité humaine dans la dégradation continue de ces milieux, affirmant que la préservation de ces zones est cruciale face à leur assèchement et leur pollution généralisés.
Intervenant lors d’une conférence organisée par l’Académie Algérienne des Sciences et Technologies (AAST), le Pr Marinus a qualifié la situation de “problème majeur” et a plaidé en faveur de la restauration des zones humides endommagées et la création de nouvelles. Il a mis en évidence le rôle crucial de ces zones dans l’écosystème, notant qu’elles agissent comme des tampons pour les variations hydrologiques, soutiennent la biodiversité, et empêchent la pollution de l’eau, tout en fournissant des couloirs de migration.
Les zones humides, faut-il le rappeler, sont des milieux naturels caractérisés par la présence d’eau, soit de façon permanente ou temporaire, en surface ou dans le sol. Elles englobent une grande variété d’écosystèmes tels que les marais, les tourbières, les lacs, les rivières, les estuaires, les mangroves et les zones côtières. La définition des zones humides inclut donc des habitats divers où l’eau joue un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité et des processus écologiques.
Le scientifique a souligné que la dégradation de ces zones est principalement attribuable à l’activité humaine, constituant ainsi la principale cause du changement planétaire permanent. Il a également mis en lumière l’importance des zones humides en tant que sources de ressources diverses pour une population mondiale en expansion, qui requiert davantage d’espace, d’eau, d’aliments et d’infrastructures.
À l’ouverture de la conférence, le président de l’AAST, Mohamed Hicham Kara, a souligné la pertinence de la thématique, notamment dans le contexte mondial des changements climatiques. Il a également rappelé la mission de l’Académie de diffuser le savoir au sein de la société et de collaborer avec les différentes institutions du pays.
Les zones humides, soulignons-le, sont cruciales pour la vie sur Terre, car elles offrent de nombreux services écosystémiques. Elles agissent comme des régulateurs naturels en filtrant et en purifiant l’eau, en prévenant les inondations, en maintenant la biodiversité, en fournissant des habitats pour de nombreuses espèces végétales et animales, et en stockant le carbone.
La Convention sur les zones humides, également connue sous le nom de Convention de Ramsar, est un traité international qui vise à la conservation et à l’utilisation rationnelle des zones humides. Elle a été adoptée en 1971 à Ramsar, en Iran, et offre un cadre mondial pour la coopération en matière de conservation de ces milieux particuliers.
169 pays à travers le monde ont ratifié ce traité qui constitue l’un des principaux fondements de la conservation des zones humides.
L’Algérie qui compte 1.451 zones humides composées de 762 zones naturelles et 689 d’origine artificielle, l’a ratifié en 1982. Les zones humides en Algérie se distinguent par une grande diversité se dessinent par une grande diversité paysagère les lagunes, les marais, les prairies humides, les tourbières, les chotts, les sebkhas, les gueltas et les oasis.