Le Grand musée d’Afrique (GMA) est installé, depuis mercredi 14 juin 2023, à la villa Boulkine à Hussein-Dey, à Alger, son siège provisoire.
Une cérémonie a été organisée à l’occasion en présence des représentants du corps diplomatique africain et des représentants des ministères des Affaires étrangères et de la Culture et des Arts.
“Le Grand musée d’Afrique est un projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Il est l’expression éloquente du patrimoine africain dans toute sa richesse historique et culturel et de son influence sur différentes cultures du monde. Ce projet est la consécration commune de la volonté de tous les peuples d’Afrique de préserver et de promouvoir leurs patrimoines culturels et de le faire connaître aux générations présentes et futures pour une meilleure connaissance de l’Histoire ô combien variée et riche de l’identité africaine”, a déclaré Lounès Magramane, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, qui a lu un discours au nom du ministre Ahmed Attaf, actuellement en mission en Russie avec le président Abdelmadjid Tebboune.
“L’Algérie est déterminée à œuvrer à la réussite de ce projet et à mobiliser tous les moyens nécessaires pour permettre à ce grand musée d’Afrique de s’acquitter pleinement et de façon optimale de son mandat avec l’appui de la Commission africaine et de ses Etats membres. L’Algérie, fière de son appartenance continentale, de son Histoire et de son identité africaine, ne ménagera aucun effort pour protéger le patrimoine culturel dont elle se considère intimement liée, pour valoriser le lègue culturel africain dans toutes ses composantes, pour oeuvrer au rayonnement de la culture africaine, prolongement naturel de la culture et de l’identité algérienne”, a-t-il ajouté.
“Une vitrine civilisationnelle du patrimoine humain africain”
Zoheir Bellalou, secrétaire général du ministère de la Culture et des Arts, a soutenu que le GMA sera “une véritable vitrine civilisationnelle et esthétique du patrimoine humain africain”. “Le musée montrera à quel point l’Afrique avait contribué à l’enrichissement et au rayonnement de la culture de l’humanité à tous les niveaux. Ce musée, un projet leader, va présenter au monde la culture, le patrimoine et l’Histoire de l’Afrique et toutes ses créations à travers les siècles. Il s’agit aussi de protéger cet héritage historique diversifié et riche. L’Algérie est prête à contribuer à tous les projets de développement économique et culturel de notre continent”, a-t-il déclaré en lisant une allocution de Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, également en mission en Russie.
Il a souligné que le GMA sera “la grande maison de tous les africains”.”L’Etat algérien a finalisé toutes les études techniques pour l’exécution de ce projet. Le musée est installé provisoirement à la villa Boulkine dont la construction remonte au XIXème siècle. La villa, qui a été complètement restaurée, s’étale sur 900 mètres carrés. Elle est entourée d’un jardin de 11.800 mètres carrés”, a-t-il précisé. Le terrain où sera bâti le GMA est au niveau des Annassers à Alger, non loin du siège des deux ministères des Affaires étrangères et de la Culture.
“Nous ne pouvons pas construire l’Afrique que nous voulons si nous n’avons pas conscience de ce que nos ancêtres ont fait et de ce que nous allons laisser aux générations futures. D’où la nécessité de réaliser la renaissance culturelle africaine. L’Afrique regorge de talents dans le domaine des arts et de la culture. Ce grand musée inauguré aujourd’hui contribuera à bâtir l’Afrique que nous voulons. Une Afrique développée et apaisée. Ce musée a une importance pas seulement pour l’Union africaine mais pour tous les États du continent. Ces Etats vont apporter leur contribution en termes d’objets d’art. Je remercie l’Algérie d’avoir accepté d’accueillir ce grand projet africain”, a déclaré, pour sa part, Minata Samate Cessouma, commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social de l’UA.
“L’Algérie a beaucoup de choses à nous apporter”
Elle est revenue sur l’exposition “La musique, battement de cœur de l’Afrique”, qui se tient actuellement au musée du Bardo à Alger. Une exposition sur les instruments traditionnels africains : tambours à membrane, cithare sur cuvette, lamellophone, hochet, trompe traversière, cithare tubulaire, sonnaille, tambour d’eau, kora, pluriarc, trompe de corne, vièle, crotales,tambour-gobelet, etc.
“La culture inclut la musique. La musique est facteur de paix et de cohésion sociale(…) Je suis parfois triste de constater que pour voir nos objets culturels, il faut aller ailleurs. Ce n’est pas normal. Nous allons travailler ensemble pour converger ici pour visiter notre musée. L’Algérie a beaucoup de choses à nous apporter. Ce n’est pas pour rien que le musée est ici à Alger “, a soutenu Minata Samate Cessouma.
Elle a rappelé que la décision de l’UA de créer Le Grand musée d’Afrique est en application de la Charte de la renaissance culturelle africaine adoptée à Khartoum en 2006. Le conseil exécutif de l’UA n’a approuvé la création de ce musée que dix ans après, en juillet 2016.
