Présidentielle en Turquie : Erdogan en tête, l’opposant Kiliçdaroglu résiste

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Présidentielle en Turquie : Erdogan en tête, l'opposant Kiliçdaroglu résiste
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Les électeurs turcs ont voté ce dimanche pour un double scrutin présidentiel et législatif. Le président turc Recep Tayyip Erdogan est donné en tête ce soir du scrutin présidentiel après le dépouillement de 38,25% des bulletins, selon l’agence de presse turque Anadolu. Le taux de participation, élevé, n’a toujours pas été dévoilé.

M. Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, obtient à ce stade 52,85 % des suffrages contre 41,23 % à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, selon des résultats encore très provisoires rapportés par l’agence étatique Anadolu.

Mais d’après les estimations de l’agence pro-opposition Anka, M. Erdogan est devant avec 50,66 %, tandis que Kemal Kiliçdaroglu obtient 43,9% des voix. Pour les résultats provisoires de Anka, seulement 13,11% des bulletins ont été dépouillés.

 Participation massive

Toute la journée, de 08H00 (05H00 GMT) et jusqu’à la dernière minute – 17H00 (14H00 GMT) – les urnes se sont remplies de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote.

En jeu: le choix du treizième président de la République turque, qui fête son premier siècle, et l’avenir du chef de l’Etat qui espère se maintenir au pouvoir à l’issue de ce scrutin que les sondages avaient prédit serré.

Le vainqueur doit obtenir une majorité de 50% des voix plus une, sous peine d’un deuxième tour le 28 mai – date anniversaire symbolique du plus grand mouvement de contestations populaire qui a secoué le pouvoir en 2003.

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siègeront au parlement monocaméral à Ankara.

En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’Etat l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix. Un ballotage constituerait déjà pour lui un revers.

Absence de pronostic

M. Erdogan a promis de respecter le verdict des urnes, surveillées par des centaines de milliers de scrutateurs des deux camps et dont il a toujours tiré sa légitimité.

Arrivé à la mi-journée dans son bureau de vote d’Üsküdar, quartier conservateur sur la rive asiatique d’Istanbul, M. Erdogan, les traits tirés, a souhaité “un avenir profitable au pays et à la démocratie turque”, soulignant “l’enthousiasme des électeurs” en particulier dans les zones affectées par le séisme du 6 février qui a fait au moins 50.000 morts.

De son côté à Ankara, Kemal Kiliçdaroglu a affiché un grand sourire. “La démocratie nous a manqué. Vous verrez, le printemps va revenir dans ce pays, si Dieu le veut, et il durera pour toujours”, a-t-il déclaré en reprenant un de ses slogans de campagne.

“Ne pas diviser la Turquie”

Les électeurs sont principalement partagés entre un vote en faveur du président islamo-conservateur Erdogan, 69 ans, et pour Kemal Kiliçdaroglu, à la tête du CHP, le parti laïque de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.

“Pour le dire simplement, on veut la révolution française: +Egalité, liberté, fraternité+, parce que ces 20 dernières années, tout ça a disparu”, estimait depuis le quartier huppé de Sisli à Istanbul Ulvi Aminci, 58 ans, jean bleu et tatouage sur la main.

“Je dis +continuez+ avec Erdogan”, implore au contraire Nurcan Soyer, foulard sur la tête, devant le bureau de vote d’Erdogan.

Dans la ville meurtrie d’Antakya, l’ancienne Antioche (sud) ruinée par le séisme, Mehmet Topaloglu est arrivé parmi les premiers : “Il faut du changement, ça suffit”. Les blessures restent vives trois mois après le drame.

M. Kiliçdaroglu emmène un front uni de six partis de la droite nationaliste au centre gauche libéral. Il a en outre reçu le soutien du parti prokurde HDP, troisième force politique du pays.

M. Erdogan se présente cette fois devant un pays usé par une crise économique, avec une monnaie dévaluée de moitié en deux ans et une inflation qui a dépassé les 85% à l’automne.

Face à lui, Kemal Kiliçdaroglu a joué la carte de l’apaisement, promettant le rétablissement de l’Etat de droit et le respect des institutions, malmenées au cours des dix dernières années par la dérive autocratique de M. Erdogan.

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