Souad Massi: « Je ne comprends pas ce que fait Khaled Drareni derrière les barreaux »

0
Souad Massi: "Je ne comprends pas ce que fait un journaliste derrière les barreaux"
Souad Massi: "Je ne comprends pas ce que fait un journaliste derrière les barreaux"
Google Actualites 24H Algerie

Le journaliste Khaled Drareni, condamné en appel à 2 ans de prison ferme par la Cour d’Alger, reçoit un nouveau soutien. Invitée du Journal Afrique de la chaîne française TV5 Monde, la chanteuse, interprète et compositrice Souad Massi a exprimé sa solidarité avec les détenus d’opinion et le directeur de Casbah Tribune, dénonçant « des arrestations arbitraires » de militants.

 Condamné en appel à deux ans de prison ferme sous l’accusation “d’incitation à attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire national », Khaled Drareni, qui vient de recevoir le prix spécial du jury de la 13 session des Assises Internationales du journalisme, qui ont eu lieu à Tours, dans l’Ouest de la France, a assuré n’avoir faire qu’exercer son métier de journaliste en couvrant aussi bien les manifestations du Hirak que celles organisées en faveur du pouvoir. 

Interrogée à propos de cette affaire, la chanteuse a rétorqué « ne pas comprendre ce que fait un journaliste derrière les barreaux ». « Exercer son métier de journaliste n’est pas un délit », a-t-elle déclaré.

Souad Massi a également apporté son soutien aux militants du mouvement populaire incarcérés ces dernières semaines, dont Ibrahim Laalami et Khaled Tazaghart, rajoutant que « donner son avis n’est pas un délit non plus. Je suis profondément triste de voir toutes ces arrestations arbitraires », fait-elle savoir.

Lors de son passage, la native du quartier de Bab El Oued a également décrit une situation « très dure » pour les artistes. « Nous avons du mal à s’exprimer. Y a une forte répression. Y a d’ailleurs un jeune poète en prison malheureusement. Je m’indigne contre toute cette injustice », a ajouté la chanteuse.

Malgré cette « répression », Souad Massi a fait part de son « optimisme ». « Je suis optimiste parce que le mouvement pacifique a montré au monde entier à que point le citoyen algérien est conscient et solidaire, a envie d’un changement radical », explique-t-elle. « On espère voir l’Algérie se libérer réellement et aller vers une démocratie », a-t-elle rajouté.

Les avocats de Khaled Drareni et son comité de soutien affirment qu’il été condamné pour des questions sans rapport avec son dossier et que la justice a été influencée par des jugements politiques exprimés par les autorités, notamment le Président Abdelmadjid Tebboune et le ministre de la communication, Ammar Belhimer à l’encontre du journaliste.

Ce dernier a avancé comme argument, jugé intenable par les professionnels, que Khaled Drareni n’était pas titulaire d’une carte de presse. Une volonté de nier la qualité de journaliste à Khaled Drareni qui a suscité de vives réactions dans la presse.

Les avocats de Khaled Drareni ont organisé après le procès en appel une conférence de presse pour dénoncer  “un acharnement judiciaire en raison de son activité de journaliste” en réponse aux déclarations des officiels qui cherchent, selon eux, à « détourner l’affaire de son contexte journalistique ».

“Quand Khaled Drareni a été interpellé il ne portait pas de pancarte, il ne criait pas de slogans. Il était chez lui quand il a entendu des manifestants dans la rue , il est sorti faire son travail. Dire le contraire est une tentative de leurrer l’opinion publique” a assuré Me Mostefa Bouchachi.

La condamnation de Khaled Drareni a suscité une vague d’indignation en Algérie et dans le monde. Le prix spécial du jury des Assises Internationales du Journalisme confirme que la condamnation de Khaled Drareni est contre-productive. Des experts de l’ONU ont dénoncé avec “ la plus grande fermeté cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail” et ont appelé les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni”.

Article précédentTrump contracte le coronavirus, transféré dans un hôpital militaire
Article suivantTebboune promet la « fin de la bureaucratie » pour les startups et porteurs de projets

Laisser un commentaire