Trump gracie des mercenaires de Blackwater coupables assassinats en Irak

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Avant de quitter la Maison Blanche en janvier 2021, le président américain Donald Trump multiplie les décisions controversées. Dernière en date, une grâce au bénéfice de mercenaires de la ténébreuse société de sécurité privée Blackwater.

Donald Trump a décidé de gracier quatre anciens employés de la Blackwater Worldwide reconnus coupables de meurtres en Irak. Ils avaient participé à une fusillade à Sahet Enoussour à Baghdad le 16 septembre 2007 qui avait entraîné la mort de 14 civils irakiens et provoqué des blessures à une vingtaine d’autres personnes. Nicholas Slatten, un des quatre hommes, tous d’anciens militaires, a été condamné à perpétuité.

Il avait dit publiquement qu’il voulait tuer le plus grand nombre d’irakiens pour « venger » les attentats du 11 septembre 2001. Les trois autres mercenaires ont été condamnés (en 2015) à des peines de 30 ans de prison pour « meurtre avec préméditation ».

Devant le tribunal, ils avaient reconnus les faits retenus contre eux. En 2019, leurs peines ont été réduites de moitié sans explication de la part de la justice américaine. Pour la Maison-Blanche, ces quatre mercenaires ont « un long passé au service de la nation américaine ». L’équipe de Trump assume donc entièrement l’impunité accordée à quatre tueurs.

«Ce pardon contribue à l’impunité et a pour effet d’encourager d’autres personnes à commettre semblables crimes à l’avenir », a averti Marta Hurtado, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. « Toute victime de graves violations des droits de l’Homme avait le droit de voir leurs auteurs purger des peines proportionnées à la gravité de leur conduite », a-t-elle souligné.

Le bureau des droits de l’Homme de l’ONU a appelé les États-Unis à renouveler leur engagement à lutter contre l’impunité pour les violations flagrantes des droits de l’Homme et les violations graves du droit international humanitaire, « ainsi qu’à respecter leurs obligations de veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes ».

«Abus de pouvoir répugnant»

Les Démocrates ont, selon l’AFP, dénoncé la mesure prise par Donald Trump. « Je sais que rien de ce qu’il fait ne me surprend plus, mais quel abus de pouvoir choquant, partisan et répugnant ! », a posté le sénateur Chris Van Hollen sur twitter.

Les Républicains ont également réagi. La sénatrice Ilhan Omar a qualifié, dans un tweet, les quatre mercenaires de « criminels de guerre ». « La grâce accordée à des assassins sauvages va laisser une tache noire dans l’Histoire de la grâce présidentielle », a-t-elle écrit. Glenn Kirschner, avocat et ancien procureur de l’armée américaine, a accusé le président Trump d’avoir assassiné la justice des États Unis par sa mesure de grâce. « La grâce accordée aux employés de Blackwater est l’acte de Donald Trump le plus scandaleux et le plus ignoble. C’était un crime de guerre lâche qui a causé la mort de 17 civils. Honte à vous, M.Le président », a écrit le général Mark Hertling, qui a servi en Irak, dans un tweet. Le ministère irakien des Affaires étrangères a vivement réagi à la décision de Donald Trump.

Le sang irakien, pas cher

«La décision ne prend en compte la gravité du crime commis et n’est pas en cohérence avec les engagements de l’administration américaine de respecter les valeurs des droits de l’homme, de la justice et de l’autorité de la loi et ignore la dignité des victimes et les sentiments et les droits de leurs proches », est-il souligné dans un communiqué. « Le sang et la souveraineté irakiens sont-ils pas chers à ce point ? » s’est interrogé, dans un tweet, l’homme politique irakien Sâad Al Sâadi. Après le scandale du massacre des civils à Baghdad, Blackwater, qui avait des contrats avec l’armée américaine et le Département d’État, a cessé, officiellement, toute activité en Irak. Considérée comme « une armée privée » elle a changé plusieurs fois d’appellations sans abandonner le recours au mercenariat.

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